[i5ia] '                                           DE LA VILLE DE PARIS.                                                     187
IIe. Pour chascun cent rendu et livré hors la porte Sainct Honoré le long des faulxbourgs d'icelle si avant que la Ville doit paver, vingt deux solz parisis.
III°. Pour chascun cent livré hors la porte Mont­martre partout s'il y convenoit paver, car jusques à present n'y a eu nul pavement, aura seullement vingt solz parisis.
11H". Pour chascun cent livré hors le boulouart ct aelles de la porte Saint Denis le long cles faulxbourgs ét par delà Ies maraiz jusques au pourprins des mai­sons ct closture dc Sainct Ladre icellui comprins, vingt deux solz parisis.
Ve. Pour chascun cent livré par delai lesd, pour­prins ct closture Sainct Ladre jusques hors la Chap­pelle Sainct Denis, vingt quatre solz parisis.
VP. Pour chascun cent livré par delà lad. Chap-
pelle Sainct Denis jusques à la Croix des Prens deçà le Lendit, qui est le bout du pavement de la Ville, aura led. Hebert vingt six solz parisis.
VIIe. Pour chascun cent livré hors la porte Sainct Marlin, s'il y convenoit paver, car par cy devant n'y a point eu de pavement, aura seullement vingt solz parisis.
VIII". Pour chascun cent livré sur la chaussée du Bourgel enlre la Malladreric et le Pont Iblon et par delà, sy mestier est, aura vingt six solz parisis. Et au regard du pavement qui est entre lad. Main­derie etla porte Sainct Marlin, c'est à faire àù Roy le pavement pour cause du barraige Sainct Laurens qui se recueille ct levé à son proffit.
IX". Pour chascun cent livré hors la porte du Temple s'il y convenoit pavé:1, car par cy devant n'y
II.   Il s'agit ici de la -seconde porte Saint Honoré» appartenant à l'enceinte de CharlesV el située à la hauteur de la place actuelle du Théâtre-Français. La première porte du méme nom,qui dépendait de l'enceinte de Philippo-Augusle, s'élevait entre les rues dénom­mées aujourd'hui Croix-des-Petils-Chnmps et Jean-Jacques Rousseau, sur l'emplacement occupé depuis par la Barrière des Sergents.— Quant à la troisième, qui se relia plus lard à l'enceinte bastionnée de Charles IX, le point où elle fut batie était à Ca mètres au delà du coin do la rue Saint-Florentin. Les subslruclions de la seconde porte Saint-Honoré ont été retrouvées et décrites par Adolphe Berty. ( Topographie historique du vieux Paris, région du Louvre et des Tuileries, I, p. K des Appendices.)
III.   C'est égalemenl de la "seconde porte Montmartre)! qu'il est ici question : la première avait été bâlie entre les rues actuelles du Jour et Jean-Jacques Rousseault la seconde était située au pointd'interseclion des rues Montmarlre et d'Aboukir. Elles appartenaient, l'une à l'cnceinle de Philippe-Auguste, l'autre à celle de Charles V. — Quant à la tioisième, elle était aliénante à la courtine de l'enceinte bastionnée construite sous le règne de Louis XIII, et s'élevait en face des rues actuelles de Saint-Marc et Feydeau; la fontaine dite de Montmorency, récemment démolie, en marquait l'emplacement. Cette porte, au témoignage de Du Breul, était «fort belle, grande, -de pierre de taille, en forme de grand pavillon couvert d'ardoise.»
IV etV. La "seconde porte ou bastille Saint Denis,- qu'il ne faut pas confondre avec Ia première, dite "Porte aux Peintres» (voy. ci­dessus, p. 96, noie 3), qui appartenait à l'enceinte de Philippe-Auguste, datait de 1870 el était placée à la hauteur de la rue actuelle de Sainte-Apolline. Comme les souverains entraient à Paris par cette porte lors de leur avènement et en sorlaicnt après leur mort pour ôlre conduits à Saint-Denis, on l'appelait par excellence -la porte de Paris.- — Les marais dont il csl question sont les jardins pota­gers qui occupaient toute la partie basse du faubourg; le chemin qui les traversait de l'est à l'ouest a conservé le nom de -rue des Marais.» -— La maison de Saint-Lazare était une ancienne léproserie construite sur les ruines de l'abbaye de Saint-Laurent. A l'époque où Jean Hébert fit son marché, elle n'abritait plus de lépreux, et l'on y avait introduit des chanoines réguliers de Saint-Victor. La -closture de Sainct Ladre,» vaste terrain fermé de murs que la génération contemporaine a vu presque intact, a été coupé de nos jours par la rue Lafayette ct le boulevard de Magenta; on a conslruit dans son enceinte la gare du Nord et l'hopital de La Riboisière. (Voir Paris ct ses historiens, p. 229, -ans 'a Collection de l'histoire générale de Paris.)
V et VI. La "chapelle Sainct Denis,» dite primitivement "chapelle de Sainte-Geneviève,» paraît avoir été, dans l'origine, un ora­toire bâti par la vierge de Nanterre, à mi chemin de Paris et du tombeau des marlyrs. La proximité de l'Abbaye lui a fait donner le nom de «la chapelle Saint-Denis,» et par abréviation "la Chapelle.» (Consulter le mème ouvrage, ibid.)
VI.   La "croix des Prens deçà le Lendit» était sans doule l'un des Montjoies, ou croix de pierre, élevés le long de la route de Paris à Saint-Denis en souvenir de la cérémonie funèbre dans laquelle le roi Philippe le Hardi transporta sur ses épaules les restes de saint Louis sonpère, depuis Paris jusqu'à Saint-Denis. (Voir, dans l'ouvrage déjà cité, p. 23o, une vue restituée deces petits monumenls, d'après les planches du maréchal d'Uxelles.)
VII.   La "porte Sainct Martin» dont il est ici question étaitla Iroisième; elles'élcvailau milieu de la chaussée enlre les rues Blondel et Sainte-Apolline; c'était une bastille ou pavillon quadrangulaire flanqué de tourelles, comme la porte Saint-Denis. La seconde porte Saint-Martin, appartenant à l'enceinte de Philippe-Auguste, avait été construite un peu au-dessous du débouché de la rue Grenier-Saint-Lazare. Quant à la première, ou Archet Saint-Merry, elle élait située à pou près à la bailleur de la rue Aubry-le-Boucher.
VIII.   La "chaussée du Bourgel» csl une des plus anciennes routes de France; elle csl établie sur le parcours d'une voie romaine dc Paris à Soissons. — Ln "Maladrerie» dont il est question est "Sainct Ladre;» et le pont d'Iblon a été jeté sur la petile rivière de Crould qui débouche en Seine à Saint-Denis. —Le ttbarraige Sainct Laurens» était sans doute un point de la roule où il fallait faire arrêt et payer un péage.
IX.   La «porte du Temple» dont parle notre texte était la seconde construction de ce nom; elle s'élevait à peu près à la hauteur de la rue Meslay et consistait, comme ses voisines, en un gros bâtiment, ou bastide carrée, flanqué de tourelles, avec herse et pont-levis. La
'première, qui faisait partie de l'enceinte de Philippe-Auguste, élait située rue du Temple un peu au-dessous du passage Sainle-Avoye.
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